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Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/259

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la voir délivrée de sa captivité, elle répondit d’un ton pénétré : « J’éprouve encore de la consolation en habitant un pays où reposent les cendres de ce que j’ai de plus cher au monde. » Puis elle ajouta en fondant en larmes : « J’aurais été plus heureuse de partager le sort de mes parents que d’être condamnée à les pleurer. »

Madame Royale nous parla aussi avec attendrissement du jeune Roi son frère et des mauvais traitements qu’il subissait journellement. Ma mère lui ayant demandé comment, avec une âme si affectueuse, elle avait pu supporter tant de malheurs dans une aussi affreuse solitude, voici quelle fut sa réponse : « Sans la religion, c’eût été impossible ; elle fut mon unique ressource et me procura les seules consolations que pût goûter mon cœur. J’avais conservé les livres de piété de ma tante Élisabeth ; je les lisais, je