Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/260

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repassais ses avis dans mon esprit, je cherchais à ne pas m’en écarter et à les suivre exactement. En m’embrassant pour la dernière fois et en m’excitant au courage et à la résignation, elle me recommanda positivement de demander que l’on mît une femme auprès de moi. Quoique je préférasse infiniment ma solitude à la compagne que l’on m’eût donnée dans un pareil moment, mon respect pour les volontés de ma tante ne me permit pas d’hésiter. On me refusa, et j’avoue que j’en fus bien aise. Ma tante ne prévoyait que trop le malheur auquel j’étais destinée, et elle m’avait accoutumée à me servir seule et à n’avoir besoin de personne. Elle avait arrangé ma vie de manière à en employer toutes les heures. Le soin de ma chambre, la prière, la lecture, le travail, tout était classé. Elle m’avait habituée à faire mon lit seule, à me coiffer, me lacer, m’habiller.