Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/261

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Elle me faisait jeter de l’eau pour rafraîchir l’air de ma chambre, et avait exigé en outre que je marchasse avec une grande vitesse pendant une heure, la montre à la main, afin de remplacer l’exercice qui me manquait. »

Nous écoutions Madame en pleurant et nous retrouvions dans son récit Madame Élisabeth telle que nous l’avions vue, avec cette prévoyance qui s’étendait à tout et ce courage qu’aucun péril ne déconcertait. C’est en suivant les conseils que sa tante lui avait donnés que Madame passa près de quinze mois seule avec sa douleur, n’ayant d’autre livre de lecture que les Voyages de la Harpe, qu’elle relut plusieurs fois, manquant de tout et ne demandant rien, raccommodant elle-même ses bas et jusqu’à ses souliers. Visitée quelquefois par les commissaires de la Convention, entre autres par Robespierre, elle mit tant de laconisme dans ses réponses