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Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/27

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J’étais le cinquième enfant et la quatrième fille de la marquise de Tourzel, qui fut pour moi la meilleure des mères. Tendrement élevée par elle, entourée de sœurs chéries, il ne m’est resté des jours riants de mon heureuse enfance qu’un seul souvenir douloureux, celui de la perte cruelle d’un père pour qui nous avions la plus juste et la plus profonde affection.

Au mois de novembre 1786, mon père, le marquis de Tourzel, chassant avec le Roi Louis XVI à Fontainebleau, fut emporté par son cheval dans la forêt ; il se heurta la tête contre des branches d’arbre qui le blessèrent mortellement. Après huit jours de souffrances, pendant lesquels il endura les traitements les plus douloureux, assisté, soutenu par ma malheureuse mère, il mourut dans la cabane d’un garde où il avait d’abord été transporté ; son état était si grave, que les