Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/280

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peines quand un grand chagrin vint m’assaillir.

Ma mère, mon frère, mes sœurs, furent exilés de Paris par ordre de l’Empereur... de l’Empereur, car pendant que, tout entière aux devoirs et aux joies de la famille, je ne vivais que pour mon intérieur, le Directoire avait succédé à la Convention, le Consulat au Directoire et l’Empire au Consulat.

Vous jugez de mon désespoir. Votre père, que l’Empereur avait appelé près de lui, fit tout ce qui était en lui pour obtenir le retrait de cette mesure si rigoureuse. Ses efforts furent inutiles. Ma famille dut partir ; elle alla s’établir à la campagne, chez mon frère.

Profondément affligée, je ne savais quel moyen employer pour obtenir le retour de ma famille. Le temps s’écoulait ; l’absence