Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/281

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de ces êtres qui m’étaient si chers se prolongeait ; je n’avais négligé aucunes démarches, mais elles restaient toutes infructueuses. Il était cependant de mon devoir d’user de tous les moyens possibles pour ravoir ma mère et ma famille. Je me décidai à demander une audience à l’Empereur. J’eus peine à obtenir cette audience. Enfin elle me fut accordée.

Après tant d’années, je fus introduite dans ces Tuileries que j’avais quittées dans des circonstances si cruelles. Je ne pus les revoir sans que mille souvenirs du passé, mille sensations douloureuses, vinssent me serrer le cœur. J’étais certainement plus troublée, plus malheureuse, plus souffrante que le jour où je quittai le Château sous la protection de cet homme qui, le 10 août 1792, m’en avait tirée avec madame de Tarente.

L’Empereur me reçut avec un visage sévère, dans lequel je crus démêler cependant