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Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/282

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un rayon de bienveillance ; mais, quelle que fût mon insistance, je ne pus obtenir la bonne parole que j’étais venue chercher. « Nous verrons cela plus tard », me dit-il au moment où je pris congé de lui.

Ainsi cette démarche qui m’avait tant coûté avait échoué, et je prévoyais qu’il faudrait la renouveler plus d’une fois avant d’arriver au but auquel j’aspirais si ardemment. Cette pensée n’avait rien qui pût ramener le calme dans mon pauvre cœur. J’étais condamnée à subir longtemps encore cette douloureuse séparation.

Cependant la vue de mon frère s’affaiblissait de jour en jour, et il était menacé de devenir entièrement aveugle. Cette circonstance ajoutait aux chagrins de ma famille et aux miens. Je n’y pouvais plus tenir. Je me décidai à tenter, coûte que coûte, un nouvel effort.