Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/283

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Je pars seule de Paris, j’arrive à Compiègne, où était l’Empereur. Votre père sollicite pour moi une audience ; il vient m’annoncer que dans la matinée je serais reçue. On me fait descendre dans le salon qui précède le cabinet. J’attendis avec une anxiété que vous pouvez comprendre, j’attendis... toute la journée, et j’attendis vainement ; la porte ne s’ouvrit pas pour moi. Je ne fus pas reçue. Vous sentez tout ce que j’éprouvai pendant cette journée d’attente mortelle. N’importe ! mon parti était pris. J’étais fille, j’étais sœur, j’étais décidée à aller jusqu’au bout. Le lendemain, on me donna le même espoir que la veille. Je recommençai. Je descendis de nouveau, je fus introduite dans le même salon, je m’établis à la même place, je m’armai de patience, j’attendis. J’attendis encore toute la journée, et je ne fus pas plus reçue que le premier jour. S’il