Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/284

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s’était agi de moi, je n’aurais pas renouvelé l’épreuve, mais il s’agissait de ma mère, de mon frère, de ma sœur. Je vins reprendre mon poste le troisième jour ; et je fus enfin admise près de l’Empereur, dans ce cabinet que pendant les deux jours précédents j’avais vu s’ouvrir tant de fois inutilement pour moi.

L’Empereur me fit une réception gracieuse ; mais, feignant d’ignorer le motif de ma démarche, il me demanda quel était l’objet de ma visite. J’exposai ce que je désirais si vivement et depuis si longtemps.

Avec quelle anxiété j’attendais la réponse ! Elle fut favorable. Il m’accordait le retour de ma mère, de ma famille. Mon cœur se rouvrit au bonheur. Il est vrai que l’Empereur fit suivre les paroles consolantes qu’il venait de m’adresser d’un long sermon politique sur la conduite à tenir, sur la prudence