Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/50

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compte du bruit qu’on faisait dans le château : c’était le retentissement de pas lointains, des portes ouvertes et fermées avec fracas, des clameurs. Mon inquiétude et mes anxiétés se prolongèrent pendant plusieurs heures, au bout desquelles j’appris les horreurs de cette nuit : le château forcé, les gardes du corps massacrés, les dangers qu’avait courus la Reine et ceux qui la menaçaient encore. Il avait fallu que trois gardes fidèles, MM. Miomandre, de Varicour et des Huttes, se fissent tuer à leur poste pour donner à la Reine le temps de descendre de son lit et de gagner à peine vêtue la chambre du Roi.

Vers dix heures du matin, ma mère vint m’apprendre que le Roi permettait que je le suivisse dans l’appartement où toute la famille royale était rassemblée.

En passant près des fenêtres, je vis avec