Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/75

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Au souper, comme au dîner, les princes appelaient près d’eux la personne qu’ils voulaient favoriser de cet honneur ; très-souvent le Roi me donnait cette marque de bonté : je ne me trouvais point embarrassée du tout près de lui ; sa douce bonté, sa simplicité, m’encourageaient.

Il n’en était pas de même quand M. le comte de Provence me faisait l’honneur de me mettre près de lui ; il avait tant d’esprit, qu’il m’ôtait le peu que je pouvais avoir ; ses belles phrases me réduisaient au silence ; je retrouvais là ma timidité tout entière.

Mais, quand la comtesse de Provence m’avait fait signe de me placer à côté d’elle, j’étais dans un vrai ravissement. Il est impossible d’être plus gai, plus aimable que cette princesse ; un grain de malice aiguisait ce charmant esprit, et le souper ne me