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Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/76

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paraissait jamais long. C’était surtout le dimanche qu’il était fort amusant de l’entendre : le public était admis à circuler autour de la table ; le plaisir de la comtesse de Provence était alors de deviner le caractère, les dispositions et la profession des individus qui passaient sous ses yeux ; cette espèce d’enquête divinatoire qu’elle faisait en interrogeant les physionomies la conduisait quelquefois aux résultats les plus plaisants et les plus inattendus, et il fallait que j’eusse beaucoup d’empire sur moi pour garder le sérieux convenable.

Entré au salon après le souper, le Roi faisait une poule au billard avec sa famille, et admettait à cette partie quelques-unes des personnes présentes.

Je suivais le jeu avec quelque intérêt.

Le Roi me dit un jour : « Pauline, savez-vous jouer au billard ? ─ Non, sire, répondis-