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Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/78

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mais la galanterie était grande, et mon embarras presque aussi grand.

Le temps du séjour à Saint-Cloud fut calme ; on y jouissait d’une espèce de liberté. La gaieté du lieu, la beauté des promenades, l’éloignement de Paris, cette fournaise où la Révolution fourbissait ses armes, nous rendaient une sorte de tranquillité. On ne voyait plus les événements qu’en perspective, au lieu de se trouver dans l’ardeur de la mêlée. J’y ai été relativement heureuse. Admise dans l’intérieur de la famille royale, j’y avais trouvé des jouissances de plus d’un genre. Les circonstances, en me rapprochant de Madame Royale, me firent connaître son excellent cœur et ses précieuses qualités ; et c’est de ce séjour à Saint-Cloud que je peux dater le commencement de cette amitié et de ces bontés dont elle m’a toujours donné depuis de si doux témoignages.