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Page:Tourzel - Souvenirs de quarante ans, 1861.djvu/79

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On revint à Paris à la fin du mois d’octobre 1790, et là on retrouva cette gêne, cette contrainte, ce voisinage d’une population malveillante et bruyante, ces inquiétudes que le séjour de Saint-Cloud paraissait avoir un peu allégées.

Je fis, à cette époque, une absence de quelques jours. Mes sœurs m’emmenèrent à Gèvres, chez le duc de Gèvres[1], où il m’arriva quelque chose qui nous intrigua beaucoup.

  1. Le duc de Gèvres, oncle de mademoiselle Pauline de Tourzel, avait épousé la dernière descendante de Duguesclin. Il périt pendant la Révolution. Plusieurs années après, sous l’Empire, madame la duchesse de Gèvres fut comprise dans un ordre d’exil prononcé par la police contre plusieurs salons du faubourg Saint-Germain ; ses biens avaient été confisqués. M. le comte de Béarn, son neveu par alliance, se chargea de demander à l’empereur la rentrée à Paris de la duchesse de Gèvres, comme dernière Duguesclin, et d’ailleurs parfaitement inoffensive. L’empereur non-seulement rappela la duchesse de Gèvres, mais il voulut la voir, et lui fit servir sur sa cassette particulière une pension de six mille francs.