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clergé le premier ordre de l’État. Le pape Sylvestre II, reconnaissant de ces importants services rendus à l’Église romaine, envoya au roi une couronne qui constitue depuis cette époque la partie supérieure de la sainte couronne du royaume de Hongrie, tandis que la partie inférieure est formée par celle dont l’empereur Manuel Ducas fit présent au roi Geysa Ier ; en même temps le pape lui conféra le titre de roi apostolique et de légat[1]. La Hongrie fut donc élevée par Étienne au rang de royaume avec le clergé et la noblesse comme principaux soutiens. Le pays même fut subdivisé en 72 comitats gouvernés par des fonctionnaires qui ne relevaient que du roi et concentraient dans leurs mains la puissance civile et militaire. Ces gouverneurs, les hauts dignitaires de la cour et les pré-

  1. Cette couronne, à laquelle les Magyares attachent une importance superstitieuse et qui fut enlevée de Vienne par Soliman, puis rendue par lui à Zapolya et par la veuve de celui-ci à l’empereur Ferdinand, s’était perdue lors du départ du gouvernement insurrectionnel hongrois pour la Turquie. Elle a été retrouvée en 1863 avec le manteau de Saint-Étienne et les autres insignes du couronnement dans une caisse enfouie près d’Orsowa ; transportée à Vienne, elle y faisait partie des joyaux de la couronne. Elle a été rendue depuis et se trouve de nouveau à Bude, où une compagnie d’élite est affectée à sa garde.