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flexibles, il s'induit pour ainsi dire volontairement en erreur, car il s'imagine ou fait semblant de s'imaginer qu'une réunion intime du radical avec le suffixe suffirait pour donner à un idiome le caractère d'une langue flexible. On ne peut pas méconnaître qu'il ne se trouve dans cette union intime une tendance de flexion, mais tant que l'intérieur de la racine reste inaltérable, il ne peut être question d'une flexion proprement dite. Cette union intime n'est donc qu'une suite des lois phonétiques de l'assimilation, mais non pas un effet d'une tendance spontanée vers la flexion. Il est loin de nous de vouloir faire un reproche à ces idiomes en les appelant agglutinants, car une pareille langue agglutinante, développée, vitale et pénétrée d'une sève abondante, est certainement au-dessus de nos langues flexibles, si souvent stériles et peu portées à la perfection. D'ailleurs, la loi des harmonies phonétiques exige un organisme de langue non flexible se basant sur l'inaltération de la voyelle du radical, qui protège la racine de suffixes innombrables et lourds voulant l'écraser sous leur poids. Dans les langues agglutinantes, le