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le sens vertical, elle vient frapper le pavé par des coups discontinués. L’eau même se divise et s’éparpille encore dans le sens horizontal ; le courant qui sort de la goutière n’a qu’un pouce de diamètre, il vient frapper dans le pavé l’espace d’un pied. L’air qui se trouve entre les séparations verticales et horizontales de l’eau qui tombe, est poussé, entraîné en bas ; de nouvel air succède latéralement, il se fait en bas un vent tout autour de l’endroit frappé par l’eau. Je me suis avancé au pied des cascades qui tombent du glacier de la Roche-Mêlon, sur la pierre nue à la Novalèse vers le Mont-Cénis, on y a de la peine à résister à la force du vent. Si la cascade donne dans un bassin, l’air est entraîné au fond, il en rejaillit avec violence, il disperse l’eau tout autour sous la forme de brouillard.

L’eau qui se précipite dans des creux intérieurs des montagnes y entraîne de l’air, qui sortant ensuite par des trous au pied de la montagne, produit ces soufflets naturels, ces ventaroli[1], qu’on observe plus fréquemment dans les montagnes volcaniques, parce qu’elles ont plus souvent des creux à l’intérieur.

  1. Quelques fois ces ventaroli sont l’effet de l’inégalité de température entre l’air de la caverne et l’air extérieur.