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Soit un tuyau BCDE (fig. 16), par lequel l’eau d’un canal AB tombe dans le récipient inférieur MN. Les parois du tuyau ont tout autour des ouvertures, ou l’air entre librement pour suppléer celui que l’eau entraîne dans sa chûte. Ce mélange d’eau et d’air va frapper sur un tas de pierre Q ; en réjaillissant par toute la largeur du récipient MN, l’eau se sépare de l’air, elle tombe au fond en XZ, et va se décharger dans le canal inférieur par une ou plusieurs ouvertures T, V. L’air étant moins pesant que l’eau, surnage dans la partie supérieure du récipient, poussé dans le tuyau O il va animer la forge.

Expér. xxv. J’ai formé un de ses soufflets artificiels en petit ; le tuyau BD avoit deux pouces de diamètre, et quatre, pieds de hauteur. Lorsque l’eau remplissoit exactement la section BC et que toutes les ouvertures latérales du tuyau BDEC étaient bouchées, le tuyau O ne donnoit plus aucun vent du tout.

Il est donc évident, que dans les tuyaux ouverts, le vent vient tout de l’atmosphère, et aucune portion n’en est engendrée par la décomposition de l’eau. On ne sçauroit décomposer l’eau et la transformer en gas par la simple agitation et percussion mécanique de ses parties. Par conséquent l’opinion de Fabri et celle de Diétrich, n’ont aucun