Lancelot décrit ainsi l’arrivée à Bude et à Pesth :
Chez Jules Verne, réduit à quelques touches, cela devient :
À l’arrivée à Belgrade, Lancelot voit
Quant à Ilia Krusch, il voit
Tous les détails géographiques du Beau Danube jaune se retrouvent donc dans le récit du Tour du Monde. Bien entendu, dans W. Storitz, pendant la descente du Danube, toutes les descriptions des rives proviennent de la même source. Les habitants de Pesth y portent le deuil du comte Téléki, qui donnera son nom au boulevard entourant la maison du docteur Roderich[3].
Sur la « Carte du bassin oriental du Danube » (reproduit en hors-texte), figure bel et bien la ville de Racz, sur les rives de la Theiss. D’ailleurs, dans le Beau Danube jaune, Jules Verne précise à plusieurs reprises qu’Ilia Krusch est natif de Racz Becse. Dans Storitz, Racz devient Ragz et se déplace sur le Danube, après Vukovar. Reste à expliquer pourquoi dans ses deux œuvres danubiennes, Jules Verne choisit de glorifier cette petite ville inconnue dont Lancelot ne parle pas.
En dehors de la carte du Danube, je reproduis en hors-texte quelques illustrations de Lancelot, non pour leurs qualités artistiques, mais pour donner l’ambiance du récit de voyage dont Jules Verne s’est inspiré.
Le thème de l’œuvre
Le Beau Danube jaune relate simplement un voyage sur le Danube, depuis pratiquement sa source jusqu’à son embouchure ; thème repris au
- ↑ Le Tour du Monde, 1re sem. 1865, p. 34.
- ↑ op. cit., p. 65.
- ↑ Dans le manuscrit de Storitz, l’écrivain hésite entre les deux anagrammes, Tékéli ou Téléki : Tékéli, souvenir d’E. Poë et Téléki, le célèbre comte hongrois. (voir Ch. Chelebourg, « Le blanc et le noir », BSJV no 77, pp. 22-30.)