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cité. Pour ceste besoigne i envoia li rois Engisbert l’abbé de Saint Richier[1], et par celui meesmes envoia mainz riches joiaus de son tresor à l’eglise Saint Pere[2].

[3]Après ces choses, il cuilli ses oz et entra en Saisoigne ; à Pepin, son fil, commanda que il assemblast les oz de Lombardie et de Baiviere, et meust en Pannonie contre les Huns[4]. Quant il fu en Saisoigne

  1. Angilbert, qui après avoir épousé Berthe, fille de Charlemagne, devint abbé de Saint-Riquier vers 790. Il fist reconstruire le monastère de Centule ou de Saint-Riquier et mourut le 18 mai 814. Il est honoré comme saint (Acta Sanctorum, février, t. III, p. 88-105. Voir encore sur lui : Hariulf, Chronique de l’abbaye de Saint-Riquier, éd. Ferdinand Lot, p. 50-80, et Histoire littéraire de la Freance, t. IV, p. 414).
  2. Le royal ms. 16 G VI, fol. 137, ajoute en note : « Et une grant partie du tresor que le duc Henry lui avoit apporté des pillaiges et despouilles que il avoit fais es royaumes des Hunes ; et le remenant de yceuz despouilles donna aus sergens et aus servans de son hostel très liberaument », pour rendre plus fidèlement la phrase d’Éginhard : « Magnam partem thesauri, quem Ericus dux Forojuliensis, spoliata Hunorum regia quæ Hringus vocabatur, eodem anno regi de Pannonia detulerat, misit ; reliquum vero inter optimates et aulicos cœterosque in palatio suo militantes liberali manu distribuit. »
  3. Le ms. fr. 20350, fol. 82 vo, de la Bibl. nat., donne ici la rubrique d’un quinzième chapitre : Comment Pepin, le filz Charle le Grant, desconfist le roy de Panonie.
  4. Les Grandes Chroniques ne parlent que de l’expédition de Pépin en Pannonie et ne font aucune allusion à celle d’Éric, duc de Frioul. Malgré l’opinion de Paulin Paris (Grandes Chroniques, t. II, p. 114, note 2), Éginhard ne dut pas se tromper en rapportant ces deux expéditions, car la plupart des Annales de cette époque sont d’accord avec lui à ce sujet (voir Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. V, p. 22, 50, 159, 320, 331, 348, 365. Cf. Pertz, Mon. Germ. hist., Scriptores, t. I, p. 182, 351).