fist la feste de Noël et de Pasques en la cité de Haristalle.[1]En cele année maismes lessa-il la fille Desier, le roi de Lombardie[2], que la roine Berte, sa mere, li avoit porchacié, une autre en espousa après qui avoit non Hildegarde[3], née estoit de Souave et fame de grant biauté et de grant noblece.
[4]Li papes Adriens, qui plus ne pooit souffrir ne endurer la persecution et les gries du roi Desier et des Lombarz que il fesoient à l’eglise de Rome, en voia en France au roi Charlemanne un message qui avoit non Pierres[5]. Moult li prioit que il le defendist du roi Desier et des Lombarz, qui tant de maus fesoient à l’eglise et aus Romains. Et pour ce que li messages ne pooit passer par Lombardie pour les guerres et pour les anemis de l’eglise qui le païs gardoient, vint-il par mer jusques au port de Marseille ; de là vint par terre jusques en France, le roi trova en une vile qui avoit non Theodone[6], où il avoit demoré une partie de l’yver, son message li conta et puis retorna à Rome par cele maisme voie que il estoit venuz.
- ↑ Vita Karoli Magni, chap. xviii.
- ↑ Charlemagne, qui avait épousé en 770 Désirée ou Desiderate (appelée aussi Hermengarde par certains auteurs), la fille de Didier, roi des Lombards, la répudia l’année suivante, « quia esset clinica et ad propagandam prolem inhabilis », dit le moine de Saint-Gall, liv. II, chap. xxvi, dans Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. V, p. 131.
- ↑ « Hildegardem de gente Suavorum præcipuæ nobilitatis feminam », dit Éginhard.
- ↑ Annales d’Éginhard, année 773.
- ↑ Le Liber Pontificalis, éd. Duchesne, t. I, p. 493, qui parle aussi de cette mission, ne donne pas le nom de l’envoyé du pape. Cf. Chronicon Moissiacense, dans Recueil des historiens des Gaules et de la France, t. V, p. 69.
- ↑ Theodone (Theodonis villa), Thionville, Moselle, ch.-l. d’arr.
