Page:Viard - Grandes chroniques de France - Tome 7.djvu/131

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et i fist geter pierres et mangonniaus et le fist tout raser à terre et trebuschier, et puis chevaucha avant atout son ost que il vint près d’un marès et fist lever i pont, car l’ost au roy d’Engleterre estoit près d’iluec et estoit enclos et avironnez de granz fossez et de larges et parfons. Quant le pont fu dreciez si cuidierent François passer outre ; mais les Englois leur furent à l’encontre qui leur deveerent l’entrée. Si commencierent à paleter les uns contre les autres. Le roy s’en torna d’autre part vers Taillebourc[1], droit au chastel Giefroi de Vanconne[2] qui siet seur une riviere que l’en apele Carante[3]. Ne loa pas au roy qu’il passast par le pont qu’il avoit fait drecier. Le roy fist tendre ses paveillons sus la riviere. Quant le roy d’Engleterre vit l’ost au roy de France, si se retraist arriere, lui et sa gent, le trait de ii arbalestes à tour pour ce que il douta d’assambler au roy à celle foiz. Et si avoit-il avoec lui le conte de Cornouaille[4], son frere, et le conte de Lincestre[5] et le prince de Gales[6] atout grant plenté de chevaliers et

    mont (op. cit., p. 299, note 1) dit : « Les identifications proposées : Saint-Acre, Saint-Affaire, Saint-Asserre, Saint-Césaire, sont inacceptables. L’endroit devrait être cherché sur la Charente entre Taillebourg et Saintes. »

  1. Taillebourg, Charente-Inférieure, arr. de Saint-Jean d’Angély, cant. de Saint-Savinie. Sur la journée de Taillebourg, qui eut lieu le 21 juillet 1242, voir Joinville, éd. N. de Wailly, §§ 98 à 102. Cf. Ch. Bémont, op. cit., p. 300 à 305.
  2. C’est Geoffroi de Rancogne (Charente, arr. d’Angoulême, cant. de la Rochefoucauld). Sur sa querelle avec le comte de la Marche, voir Joinville, § 104.
  3. Carante, la Charente.
  4. Richard.
  5. Simon de Montfort, comte de Leicester.
  6. Vincent de Beauvais et Guillaume de Nangis ne désignent