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d’autre gent apareilliée à bataille. Quant les François aperçurent l’ost des Englois retraire arriere, si envoierent v cens sergenz pour passer hastivement au pont que le roi avoit fait drecier, et avoec euls grant plenté d’arbalestiers et d’autre gent à pié. Le conte Richart vit que les sergenz passoient le pont sanz nul contredit, si mist les armes jus et s’en vint vers euls et leur monstra signe de pais, et leur pria qu’il le feissent parler au conte d’Artois pour les ii rois acorder ensemble sanz faire bataille. Mais le conte d’Artois n’i volt pas aler devant qu’il en eust congié de son frere le roy. Quant le conte Richart vit que il ne porroit parler au conte d’Artois, si s’en retorna vers l’ost au roy d’Engleterre.


XXXI.
De la bataille au roy de France contre le roy d’Engleterre[1].

Droitement le jour de la Magdelaine[2], le roy et son ost passerent la riviere de Carente par le pont que le roy ot fait faire, et s’en retorna arriere de Taillebourc par le conseil de sa gent. Tantost comme il fu passé, les forriers coururent vers Saintes[3] en degastant tout ce que il trouverent. Si comme les forriers degastoient

    pas le prince de Galles comme se trouvant avec le roi d’Angleterre, mais le comte de la Marche.

  1. Guillaume de Nangis, Vie de saint Louis, dans Rec. des Hist. des Gaules et de la France, t. XX, p. 338-341 ; Chronique latine, t. I, p. 194-195. Cf. Vincent de Beauvais, op. cit., liv. XXX, chap. cxlviii.
  2. 22 juillet 1242.
  3. Sur la bataille de Saintes, voir Mathieu de Paris, t. IV, p. 212-213. Cf. Ch. Bémont, op. cit., p. 305-307.