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Ce moine de Saint-Denis, qui mourut entre les premiers jours de juin et le 22 juillet 1300[1], avait, comme il le dit lui-même dans son prologue, colligé dans l’ouvrage inachevé de son confrère Gilon de Reims et dans celui de Geoffroi de Beaulieu la plupart des éléments qui lui servirent à retracer la vie de saint Louis[2]. Mais s’il ne nomme que ces deux auteurs, il avoue qu’il puisa encore dans plusieurs autres[3] retrouvés depuis et que nous pourrons passer en revue.

Ce fut sous le fils de saint Louis, Philippe III le Hardi, qu’il composa cet ouvrage ; il le lui dédia, l’engageant à suivre les traces de son père ainsi que celles de son bisaïeul, Philippe-Auguste, dont il portait le nom[4]. Si nous connaissons les travaux historiques de Guillaume de Nangis qui, en grande partie, sont des compilations, il n’en est pas de même de sa vie. Tout ce que nous savons de lui, c’est que, moine à l’abbaye de Saint-Denis, il y fut comme l’historiographe officiel de la couronne et y remplit jusqu’à sa mort la charge de garde des chartes, custos cartarum[5]. Cette charge et son goût

    ajoutés entre 1285 et 1294, après l’histoire de Philippe-Auguste. — Cf. Brosien, Monumenta Germaniae historica, Scriptores, t. XXVI, p. 625, et L. Delisle, Notes sur quelques manuscrits du Musée britannique, dans Mémoires de la Soc. de l’hist. de Paris et de l’Île-de-France, t. IV, p. 209-210.

  1. H.-F. Delaborde, Notes sur Guillaume de Nangis, dans : Bibl. Éc. des chartes, t. XLIV (1883), p. 196.
  2. Gesta sanctae memoriae Ludovici regis Franciae.
  3. « Et quia de praedicto rege, nonnulli alia aliqua scripserunt, quae ad multorum notitiam non venere, ego omnium ac praedictorum quorum potui fragmenta in unum studui colligere ne perirent. » — Voir dans Neues Archiv der Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtskunde, t. IV, p. 427-509, l’article de M. Hermann Brosien, dans lequel il étudie les sources auxquelles puisa Guillaume de Nangis : Wilhelm von Nangis und Primat.
  4. « Ut proavi nomen tibi cessit, cedat et omen.
    Si patris et proavi sectaris gesta tua vi,
    Hostes compesces et sancto fine quiesces »

    (L. Delisle, op. cit., p. 217).
  5. On le trouve ainsi mentionné dans les comptes de l’abbaye