Aller au contenu

Page:Victor Alfieri, Mémoires, 1840.djvu/265

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans les montagnes qui séparent le Piémont du Dauphiné, et je passai près de deux mois dans un petit village appelé Cézannes, au pied du Mont-Genèvre, où l’on veut qu’Annibal ait passé les Alpes. Quoique réfléchi de ma nature, il m’arrive parfois de céder à une étourderie de premier mouvement : je ne songeai pas, lorsque je pris cette résolution, que dans ces montagnes j’allais encore donner du pied contre cette

    Toi chanter des mystères, pauvre folle ! la simple loge et ce qu’elle enferme, à peine la saurais-tu décrire, ah ! pauvrette !

    Ce rayon d’angélique vertu qui brille sur le front du vénérable, comment, avec ta voix de cygne, pourrais-tu le chanter ?

    Comment chanterais-tu ce doux œil de la loge, le premier vigilant, sur qui d’abord repose toute étincelle qui émane du trône ?

    Et le second qui, toujours présent et fidèle, régit la loge, et qui chargé de nous rapprocher du trône, s’empresse à nous y conduire ?

    Et ces conseillers majestueux qui siègent à côté du grand-maître, et qui ont usé leurs jours dans la méditation des mystères ?

    Et ceux qui le bras toujours armé, et debout sur le seuil de la loge pour en défendre l’entrée aux profanes, s’enorgueillissent à bon droit de leur grave ministère ?

    Et celui qui toujours ardent à l’œuvre, censeur nécessaire, vous calme, vous modère, et lui-même donne un si noble exemple ?

    Et celui qui dans le stérile emploi des cérémonies qu’il préside, en accomplit les devoirs avec un visage toujours serein ?

    Et celui dont le pied infatigable (ce n’est pas un serviteur,