Page:Victor Alfieri, Mémoires, 1840.djvu/266

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

maudite langue française qu’avec une obstination si légitime et si nécessaire je m’étais bien promis d’éviter désormais. L’idée me vint de cet abbé qui, l’année d’avant, m’avait accompagné dans mon ridicule voyage à Florence. Cet abbé était de Cézannes ; il se nommait Aillaud. C’était un homme de beaucoup d’esprit, d’une philosophie aimable, et profondément versé dans les lettres latines et




c’est un frère chéri) a pourvu aux délices de la table qui nous rassemble?

Et celui dont la plume ingénieuse vous assiste et vous illustre avec tant de grâce et de charme, l’aimable secrétaire qui nous est cher à tous?

Déjà, 6 lyre, je te vois immobile et muette, si tu entreprends de parler du carré sacré qui nous transforme de profanes en frères.

Inutile, insensée serait ton ardeur, si tu voulais dire la blanche étoile, que le maître couvre ici de son voile le plus éclatant ;

Le triple flambeau, emblème sacré, et les saintes colonnes et le temple antique réclameraient encore une parole plus élevée.

Silence donc, 6 lyre stupide, je te le dis encore, silence I et avec moi te le disent ensemble ceux qui ont l’architecte pour ami.

Si tu savais encore rougir, à la seule pensée de ton auda -cieuse entreprise, certes lu rougirais maintenant.

Ainsi finissait cette éternelle invocation à la lyre, qui, de son côté, répondait; il est étrange qu’après avoir fait tant de vers inutiles, je n’en aie pas ajouté un dernier, qui pourtant était indispensable pour clore le morceau avec la rime,.selon les règles, mais pas une règle ne s’était encore fixée dans ma tête. (A.)