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Stuart ; je développai l’Octavie et le Timoléon ; de ces deux dernières l’une était le fruit de la lecture de Plutarque, à qui j’étais aussi revenu, l’autre était une vraie fille de Tacite que je lisais et relisais avec transport. En outre, je refis d’un bout à l’autre tous les vers du Philippe, toujours en en retranchant quelque chose. Mais cette tragédie se ressentait toujours plus que les autres de son origine bâtarde, et il y restait encore trop de formes étrangères et impures. Je versifiai la Rosemonde, et une grande partie de l’Octavie qu’il me fallut interrompre sur la fin de l’année, à cause des peines de cœur dont je me vis accablé.





CHAPITRE VIII.

Accident qui me force à retourner à Naples et à Rome, où je me fixe.


Mon amie, je l’ai déjà dit plusieurs fois, vivait dans une affliction profonde. Ses chagrins domestiques n’avaient fait qu’augmenter avec le temps, et les continuelles persécutions de son mari finirent par amener une scène si violente pendant la nuit de Saint-André, que, pour ne pas succomber à de si horribles traitemens, elle se vit enfin contrainte à chercher un moyen de se soustraire à cette tyrannie barbare, et de sauver en même temps sa santé et sa vie ; et voici alors qu’il me fallut de nouveau (contrairement à ma nature) intriguer auprès de