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Page:Vivien - Une femme m’apparut, 1905.djvu/233

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que d’errer perpétuellement, d’errer en quête d’une inaccessible tendresse !

Erôs m’a fait aimer sans me fermer les yeux.

— Ah ! Lorély ! » soupirai-je.

Elle se reprit :

« J’ai besoin de toi plus que je n’aurais cru, et autrement. J’ai besoin de toi… »

Les fleurs de tabac pâlissaient dans l’ombre. Leurs parfums nocturnes endormaient ma raison et ma conscience. Ils triomphaient de tout ce qui n’était pas subtil, périlleux et perfide comme eux-mêmes.

D’antico amor sentì la gran potenza…

« On appartient à son passé, » accentua Lorély. « Tout ici-bas serait trop facile si l’on pouvait échapper aux conséquences de ses actes. Je suis ton passé et tu m’appartiens.