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468 POÉSIES MÊLÉES.

Mais ce n'est pas ce dieu que l'on veut que j'implore Pour te revoir, hélas! il faut prier Phébus... Qu'on oppose entre nous une forte Larrièrc! Me demander dos vers, luMas! je n'en puis plus.

Adieu, ma pauvre tabatière;

Adieu, je ne te verrai plus.

��3. — SUR NERON ^

De la mort d'une mère exécrable complice. Si je meurs de ma main, je l'ai bien mérité : Car, n'ayant jamais fait qu'actes de cruauté, J'ai voulu, me tuant, en faire un de justice.

��4. — LE LOUP MORALISTE-.

Un loup, à ce que dit l'histoire. Voulut donner un jour des leçons à son fils.

Et lui graver dans la mémoire, Pour être honnête loup, de beaux et bons avis. « Mon fils, lui disait-il, dans ce désert sauvage, A l'ombre des forêts vous passerez vos jours ; Vous pourrez cependant avec de petits ours Gofiter les doux plaisirs qu'on permet à votre âge. Contentez-vous du peu que j'amasse pour vous, Point de larcin ; menez une innocente vie ;

Point de mauvaise compagnie ; Choisissez pour amis les plus honnêtes loups ; Ne vous démentez point, soyez toujours le même ; Ne satisfaites point vos appétits gloutons : Mon fils, jeîinez plutôt l'a vent et le carême,

��i. Luchet, qui rapporte ces vers dans son Histoire littéraire de Voltaire, dit qu'un jour le P. Forée, alors professeur de rlictorique, n'ayant pas le temps de donner aux écoliers une matière pour le devoir du lendemain, leur dit de faire des vers sur le suicide de Néron, et que le jeune Arouet apporta ce quatrain.

2. Cette fable a été imprimée dans le Portefemlle trouvé, 1757, deux volumes in-12 (voyez tome V du Théâtre, page 337), dont l'éditeur est d'Aquin de Chàtcau- lyon. Voltaire désavoue le Loup moraliste dans son Commentaire historique: mais ce désaveu n'a pas empêché feu Decroix, l'un des éditeurs de Kelil, de reproduire la fable dans les Pièces inédites de Voltaire, 1820, ia-8 et in-12. (B )

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