Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome34.djvu/367

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10° Je reviens à Arouet. On dit qu’il est fort intrigué dans cette affaire des convulsionnaires. Quel fanatisme ! Mon cher abbé, ne donnez pas dans ces horribles folies[1].

11° J’attends la poudre et le verre ardent ;

12° Il y a parmi mes papiers un procès contre un nommé d’Hombre. Ce procès était entre les mains du procureur que vous m’avez donné. Remettez, je vous prie, les papiers au procureur. Ce d’Hombre, demeurant rue des Prouvaires, me devait quatorze cents livres. Il a fait un contrat avec ses créanciers. Je n’y ai point signé. Que le procureur voie ce qu’il y a à faire, et si ledit d’Hombre me doit quelque chose encore, après les marchandises que j’ai prises chez lui, qu’on m’exploite ce drôle-là.

13° Envoyez-moi, je vous prie, mon extrait baptistaire, que vous trouverez parmi mes papiers.

Je suis un importun bavard ; je vous embrasse.


801. — À M. THIERIOT[2].
15 décembre 1737, à Cirey.

J’ai reçu, mon cher ami, la lettre du prince[3]. Cela fait un peu de détour, mais cela est plus sûr. Vous pouvez m’écrire par la voie ordinaire, à Cirey, quand vous n’aurez rien de particulier à me faire savoir. Mme du Châtelet vous a écrit. Je vous dis à peu près les mêmes choses qu’elle, mon cher ami ; je n’ai pas un moment à moi[4]. Une tragédie nouvelle est actuellement le démon qui tourmente mon imagination. J’obéis au dieu ou au diable qui m’agite. Physique, géométrie, adieu jusqu’à Pâques. Sciences et arts, vous servez par quartier chez moi ; mais Thieriot est dans mon cœur toute l’année.

Votre frère m’a envoyé des halbits qui sont si beaux que j’en suis honteux. Je vous recommande ma nièce. M’est-il permis de dire à Pollion et à Polymnie combien je les révère ?

Portez-vous bien, aimez-moi, écrivez-moi. À propos, j’ai cor-

  1. De la main de læahhè Duvernet : « J’approuve un homme qui défend les libertés de l’Église gallicane, qui se moque de l’infaillibilité, qui crie un peu contre le formulaire et contre les excommunications ; mais on méprise un sectaire qui se fait crucifier. » — L’annotateur du manuscrit s’est très-probablement trompé : cette phrase doit avoir été écrite par l’abbé Moussinot. (C.)
  2. Éditeurs, Bavoux et François.
  3. De Frédéric.
  4. Tout ce qui suit a fait partie jusqu’à présent de la lettre à Thieriot du 23 décembre. (G. A.)