Chambézy, pays de Gex, dans votre province de Bourgogne, représente très-humblement à Votre Majesté qu’une rixe étant survenue au lieu nommé la Perrière, près de Prégny, au mois d’août 1758, un nommé Panchaud fut condamné par la justice ordinaire au bannissement et à l’amende de cent livres envers le seigneur de Tournay et Prégny, comme si ce lieu de la Perrière dépendait de la haute justice de Prégny ; mais ayant été prouvé que ce lieu dépend uniquement de Votre Majesté, et les preuves en ayant été administrées à votre conseil, ledit François de Voltaire déclare humblement qu’il ne doit point recevoir l’amende de cent livres adjugée à son profit, laquelle appartient à Votre Majesté.
Il joint à sa déclaration sa très-humble requête qu’il plaise à Votre Majesté et à son conseil la (sic) décharger des frais du procès fait au nommé Panchaud.
Monsieur, j’obéis à vos ordres avec autant de reconnaissance que de joie. J’ai l’honneur de vous envoyer ma requête contenant ma déclaration que je renonce à la haute justice de la Perrière, qu’elle appartient au roi, et que l’amende prononcée en ma faveur ne m’appartient pas.
J’envoie un double de ma requête à monsieur l’intendant de Bourgogne, et je le supplie de vouloir bien exiger que M. le président de Brosses signe ce double, comme il le doit.
Si M. de Brosses fait quelques difticultés, j’aurai toujours rempli mon devoir. Vous avez dû recevoir, monsieur, mon autre requête contre la peste[1] ; je vous importune beaucoup. Il semble que j’aie des affaires exprès pour avoir des occasions de vous renouveler les marques de ma reconnaissance, et du respect avec lequel j’ai l’honneur d’être, monsieur, etc.
Si vous aviez été cælebs, mon cher ami, vous seriez venu dans mes beaux ermitages ; je vous y aurais possédé ; vous auriez eu
- ↑ Voyez plus haut la lettre 4359.
