J’ai trouvé un Testament de Jean Meslier, que je vous envoie. La simplicité de cet homme, la pureté de ses mœurs, le pardon qu’il demande à Dieu, et l’authenticité de son livre, doivent faire un grand effet.
Je vous enverrai tant d’exemplaires que vous voudrez du Testament de ce bon curé. L’affaire des Galas a été rapportée ; elle est en très-bon train : je réponds du succès. C’est un grand coup porté à la superstition ; j’espère qu’il aura d’heureuses suites.
J’ai marié Mlle Corneille à un jeune gentilhomme de mon voisinage infiniment aimable ; c’est un de nos adeptes, car il a du bon sens. Adieu, monsieur ; cultivez la vigne du Seigneur ; conservez-moi vos bontés, et soyez persuadé de mon tendre respect.
Des pigeons dans un casque ont niché leurs petits :
Le dieu Mars et Vénus de tout temps sont amis[1].
Il en est de ces imitations de vers latins comme des sottises : les plus courtes sont les meilleures.
Les plats que nous sert Simon Lefranc sont bien plus plaisants et plus originaux. Je ne sais rien de comparable à l’aventure des lettres patentes et de M. Carpot[2].
Enfin, mon cher frère, je suis content de vous.
· · · · · Vitanda est improba Siren
Desidia · · · · ·
Il serait bon que Pindare Le Brun ou Lycophron Zoïle eût la lettre à M. d’Alembert[3]. Il m’a mandé que vous désapprouviez le mariage de M. Dupuits avec Mlle Corneille ; mais je crois que vous ne désapprouvez que ses écrits et ses méchancetés. Écrivez-moi, je vous en prie. Mme Denis a besoin de vos lettres autant que moi. Elle est très-malade depuis un mois, et vos lettres lui font plus de bien que Tronchin. Je vous embrasse de tout mon cœur.