Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/477

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restera longtemps à Paris, où son mérite doit lui procurer chaque jour de nouveaux amis et de nouveaux agréments. Mais, quand il retournera dans la belle Italie, je le supplierai de passer par notre ermitage ; nous aurons le plaisir de nous entretenir de vous. Il vous portera, monsieur, mon respect extrême pour votre personne, et mes regrets de mourir sans avoir eu la consolation de vous voir.


5279. — À M. DAMILAVILLE.
7 mai.

Les choses changent, mon cher frère, selon les temps. Par le dernier ordinaire, je souhaitais le débit de l’Histoire générale, et par celui-ci je souhaite qu’on enferme tout sous quatre clefs, jusqu’à nouvel ordre. Le président de Meinières[1] et l’abbé de Chauvelin prétendent qu’on m’a fourni quelques fausses dates et quelques faits peu exacts sur les affaires du parlement, quoique ces dates et ces faits soient d’après les Nouvelles ecclésiastiques[2], dont assurément le parlement ne doit pas être mécontent.

Il faut donc attendre les Mémoires qu’on doit m’envoyer ; c’est pour le moment présent le seul parti que j’aie à prendre.

Je vous écris très à la hâte, et je vous réitère[3] ma prière à propos du paquet de M. le comte de Bruc, Écr. l’inf.


5280. — À M. PIERRE ROUSSEAU[4].
Aux Délices, 8 mai 1763.

Croyez, monsieur, que je suis très-sensible aux peines que vous éprouvez ; c’est assez le sort des gens de lettres d’éprouver des injustices, je pourrais vous en parler savamment si j’avais de la mémoire. Je n’ai pas eu besoin de mon expérience pour être touché de vos chagrins ; mais, comme je vous l’ai déjà mandé, n’étant instruit qu’en général, je n’ai pu parler qu’en général. On m’a répondu de même[5] on m’a fait entendre que vous aviez

  1. Voyez la note, tome XXXV, page 136.
  2. Voyez la note, tome XXI, page 419.
  3. La lettre où Voltaire en parlait pour la première fois paraît perdue. Le paquet pour le comte de Bruc contenait un exemplaire de l’Extrait des sentiments de J. Meslier, et avait été arrêté dans les bureaux de la poste. (B.)
  4. Le mst est à la Bibliothèque royale de Belgique sous le n° 11583. — Communiquée par M. F. Brunetière.
  5. « On m’a mandé que vous aviez promis de ne point porter votre journal ailleurs. » (Note de Voltaire.=