Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/517

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sacrer à des emplois devenus par vous si honorables ? Mais il faudrait Michel de L’Hospital, ou M. de La Chalotais, pour chancelier.

Il vient d’arriver à Genève des ballots de votre livre ; il est lu et admiré. Genève croira que je vaux quelque chose, en voyant comme vous avez daigné parler de moi. C’est là tout ce qu’on pourra critiquer dans votre livre. Il me semble, à l’empressement que tous les pères de famille ont à vous lire, qu’on sera bientôt obligé de faire ici une nouvelle édition, quoiqu’on ait fait venir de France une grande quantité d’exemplaires ; en ce cas, je vous demanderai les additions dont vous voudrez embellir votre ouvrage.

Ne voudriez-vous pas dire, en parlant des vingt-cinq ans que mettrait un boulet de canon à parcourir l’espace qui s’étend de notre globe au soleil, que c’est en supposant la vitesse toujours égale ? c’est une bagatelle. Je me conformerai exactement à tous vos ordres.

Vous donnez de beaux exemples en plus d’un genre au parquet de Paris. On prétend que maître Omer de Fleury ne les a pas suivis en faisant son réquisitoire contre l’inoculation.

J’ai peur que le gouvernement ne soit si embarrassé de la peine qu’auront tant d’hommes faits à payer les impôts, qu’il ne pourra donner à l’éducation des enfants l’attention qu’elle mérite.


Curtæ nescio quid semper abest rei[1].


C’est assurément ce qu’on ne dira pas de votre livre, quoiqu’on le trouve trop court.

Agréez, monsieur, le respect, l’attachement, et la reconnaissance de votre très-humble, etc.


5325. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL[2].
23 juin.

Mes divins anges, je ne savais pas que les auteurs de la feuille[3] que vous protégez sont ceux-là mêmes qui sont chargés de la Gazette.

Est-ce pour se moquer de La Condamine qu’ils ont inséré son

  1. Horace, livre III, ode xxiv, vers dernier.
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.
  3. Le Journal étranger.