Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/99

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naissant de vos imitations de différents morceaux de quelques poésies anglaises. Elles me paraissent fidèles et bien versifiées. Vous ne vous en tiendrez pas probablement à ce premier essai, et le public, ainsi que moi, vous aura des obligations.

J’ai l’honneur, etc.


4882. — À M. DAMILAVILLE.
17 avril.

J’ai l’honneur de vous envoyer, monsieur, de la part de M. Friche-Baume, libraire, la brochure ci-jointe[1]. Vous êtes assez affermi dans notre sainte religion pour lire sans danger ces impiétés ; mais je ne voudrais pas que cet ouvrage tombât entre les mains de jeunes gens qu’il pourrait séduire.

On est toujours indigné ici de l’absurde et abominable jugement de Toulouse. On ne s’en soucie guère à Paris, où l’on ne songe qu’à son plaisir, et où la Saint-Barthélémy ferait à peine une sensation. Damions, Calas, Malagrida, une guerre de sept années sans savoir pourquoi, des convulsions, des billets de confession, des jésuites, le discours et le réquisitoire de Joly de Fleury, la perte de nos colonies, de nos vaisseaux, de notre argent ; voilà donc notre siècle ! Ajoutez-y l’Opéra-Comique, et vous aurez le tableau complet.

On m’a donné cette lettre pour M. Saurin ; je vous supplie de vouloir bien la lui faire parvenir.

J’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.


Ribienbotte.

4883. — À M. SAURIN.
À Ferney, 17 avril.

J’ai cru, monsieur, que vous ne seriez pas fâché d’apprendre que Mlle Corneille vient de jouer votre rôle de Julie[2] avec un applaudissement unanime. Vous n’aurez jamais d’actrice d’un si beau nom. Je ne peux lui donner une meilleure éducation qu’en lui faisant connaître le monde comme vous l’avez peint.

Votre pièce, d’ailleurs, a été très-bien jouée, et Lekain,

  1. Le Petit Avis à un jésuite (voyez tome XXIV, page 341), ou bien Extrait de la Gazette de Londres ; voyez ibid., page 291.
  2. Personnage des Mœurs du temps ; voyez la note, tome XLI, page 191.