Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome44.djvu/432

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ne doivent pas vous rendre plus gai. Nous gémirions ensemble, et ce serait une consolation pour nous deux.

Écrivez-moi vite pour désavouer l’imposture de ce malheureux Robinet. Bonsoir, mon ami. Supportons la vie comme nous pourrons.


6496. — À M. ÉLIE DE BEAUMONT[1].
10 septembre.

J’avais exécuté, mon cher monsieur, les ordres que vous m’aviez donnés dans votre première lettre, et j’avais déjà demandé M. Chardon, lorsque votre contre-ordre est venu. Il n’y a rien de gâté. J’attendrai vos dernières résolutions pour agir. Mme la duchesse d’Enville demandera le rapporteur que vous voudrez.

Je vous répéterai toujours que je m’intéresse à votre gloire autant qu’aux Sirven. Je suis persuadé que votre mémoire fera le plus grand effet, et qu’il se débitera avec plus de succès qu’un roman nouveau. Le temps des vacances est précisément celui qui convient à cette affaire. Celle qui regarde le bien de madame votre femme est pour moi d’une plus grande importance ; il me semble qu’il s’agit pour vous d’un bien considérable. Si je vous ai déjà dit que c’est Cicéron qui plaide pour sa maison, je vous le répète.

Permettez que je vous embrasse sans les cérémonies que l’amitié ne connaît pas. Je n’ose en dire autant à Mme de Beaumont ; il faut un peu plus de respect avec les dames.


6497. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
13 septembre.

J’ai toujours oublié de demander à mes anges s’ils avaient reçu une visite de M. Fabry, maire de la superbe ville de Gex, syndic de nos puissants États, subdélégué de monseigneur l’intendant, et sollicitant les suprêmes honneurs de la chevalerie de Saint-Michel. Je lui avais donné un petit chiffon de billet[2] pour vous, à son départ de Gex pour Paris, et j’ai lieu de croire qu’il ne vous l’a point rendu. Je vous supplie, mes divins anges, de vouloir bien m’en instruire.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. C’est la lettre 6386.