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ANNÉE 1767

qu’à la mort du jeune Charles II, qui était d’une complexion très-faible, Louis XIV laisserait Léopold s’emparer de l’Espagne. Le traité fut très-secret, on n’en fit point de double, et l’original devait être remis au grand-duc de Florence. Louis XIV trouva moyen de l’avoir en sa possession. Les Mémoires de Torcy indiquent ce fait d’une manière assez confuse, et vous devez, monsieur, en avoir des preuves certaines. C’est une vérité que le temps permet enfin de révéler.

Si vous aviez d’ailleurs quelques instructions à me donner sur tout ce qui peut faire honneur à la patrie et au ministère, vous pourriez compter sur ma docilité, sur ma discrétion, et sur ma reconnaissance.

J’ai l’honneur d’être avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire.
6976. — À M. LE COMTE DE FÉKÉTÉ.
À Genève, en passant, 12 auguste.

J’ai vu la personne qui a été assez heureuse pour être quelque temps auprès de vous. Je n’ai point été surpris de ce que j’ai lu. Vous ne m’étonnez plus, et j’attends de grandes choses de vous en tout genre ; je suis surtout édifié de votre piété : c’est un sentiment que vous fortifiez tous les jours dans l’auguste cour[1] où vous êtes. Votre homme m’a dit que vous réfuteriez la lettre d’un Bâlois à M. de Miranda[2]. C’est dans cette vue que je vous l’envoie. Je suis pénétré de vos bontés.

J’ai l’honneur d’être avec les sentiments les plus respectueux.

Rateivol[3],
catholique romain.
6977. — À M. DAMILAVILLE.
12 auguste.

Je crois qu’il faut laisser imprimer le Mémoire[4] qui devait précéder la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV. C’est une affaire

  1. La cour d’Autriche.
  2. La lettre 6974.
  3. Anagramme de Voltaire.
  4. Celui qui est tome XXVI, page 355.