Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome45.djvu/368

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
358
CORRESPONDANCE.

canton de Berne[1], outragé dans ses libelles, en a demandé justice au ministère.

On dit que M. de Beaumont fait le factum pour les protestants de Guienne, accusés d’avoir assassiné les curés. Je ne vois pas comment il peut faire à Paris un mémoire sur une enquête secrète instruite à Bordeaux.

Pourriez-vous, monsieur, avoir la bonté de me faire parvenir le petit livre de la Théologie portative ? Vous savez qu’on n’a pas voulu faire une seconde édition de l’ouvrage de mathématiques[2]. Le libraire dit qu’on est surchargé d’éléments de géométrie. Il n’y a plus de livres qu’on imprime plusieurs fois, que les livres condamnés. Il faut aujourd’hui qu’un libraire supplie les magistrats de brûler son livre pour le faire vendre.

Votre ami malade vous fait les plus tendres compliments ; il passe la moitié de la journée à souffrir, et l’autre à travailler.

J’ai l’honneur d’être, monsieur, votre, etc.

Boursier.
6993. — À M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU[3].
À Ferney, 22 auguste.

Vous m’avez ordonné, monseigneur, de donner dix louis d’or à Galien ; mais voilà un compte de sept cent vingt-deux livres neuf sous, dont je vous enverrai tous les articles signés, quand j’aurai achevé de tout payer. De la façon dont il y allait, sa personne revenait à deux mille livres par an. Il a un frère qui a été à Maroc à meilleur marché. Je crois qu’il aura toute sa vie la reconnaissance qu’il vous doit, que M. Hennin le stylera et le fera beaucoup travailler. Son poste, qui lui vaut mille francs par an, outre le logement, la nourriture et le chauffage, pourra bientôt lui valoir plus de cent louis d’or, en vertu d’un arrangement pour les certificats de vie et pour les passe-ports ; plus il aura, plus il devra vous être obligé. Il paraît être pénétré de vos bontés.

J’eus l’honneur de vous adresser, par la dernière poste, deux exemplaires de la nouvelle édition des Scythes, l’un pour vous, l’autre pour le théâtre de Bordeaux ; mais j’implore toujours votre protection pour le Fontainebleau prochain.

  1. Dans son ouvrage intitulé Mes Pensées, La Beaumelle outrage plusieurs familles bernoises ; voyez tome XV, page 101.
  2. Voyez lettres 6973 et 6985.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.