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CORRESPONDANCE.

çais, qui a servi le roi longtemps dans les îles, qui vous a été utile pour les passe-ports, et qui vous est attaché. Je suis bien persuadé que vous le protégerez auprès de monsieur le contrôleur général, et que vous écrirez fortement en sa faveur : vous pouvez même engager M. le duc de Choiseul à dire un mot pour lui. Un homme qui aime autant que lui la comédie mérite assurément de grandes attentions.

Je viens de recevoir une lettre de M. le duc de Choiseul à faire mourir de rire. Je ne manquerai pas de saisir cette occasion pour joindre ma très-humble requête aux recommandations que je vous demande. On a toujours grande envie de faire une ville à Versoy ; mais avec quoi la nourrira-t-on ?

Si vous saviez à peu près le montant des dettes de ce petit polisson de Galien de Salmoran, vous me feriez plaisir de m’en donner part.

On dit que la reine n’est pas bien : en savez-vous des nouvelles ? Quand aurons-nous l’honneur de vous voir ? On ne peut vous être plus tendrement attaché que V.

7131. — DE M. HENNIN[1].
À Genève, le 13 janvier 1768.

Ce que vous désirez, monsieur, est fait. J’ai demandé la place vacante faiblement pour moi et mes successeurs, et fortement pour M. Rieu, comme je pourrais vous le prouver en vous envoyant l’extrait de ma dépêche. Je me suis contenté de dire à monsieur le duc qu’il avait été question de réunir cette place à la résidence, mais que peut-être il y trouverait des inconvénients. J’ai mis M. le chevalier de Jaucourt en jeu pour M. Rieu, dont j’ai fait valoir les services, et la résolution de s’établir à Versoy.

Voici, monsieur, les deux seuls mémoires des dettes de Galien. Je l’ai forcé à payer toutes les autres, à la vérité à mes dépens, mais je n’y veux plus penser. Il m’avait dit qu’il allait à Paris, et je l’ai annoncé à monsieur le maréchal. Depuis il m’apprend qu’il va d’abord en Dauphiné. Je crois qu’il ne pirouette que pour tomber à l’hôpital.

On ne me dit rien de la santé de la reine, sinon qu’il n’y a aucun mieux.

Dès que les chemins seront libres, je vous assure bien, monsieur, que vous me verrez, et souvent. Genève m’ennuie à un point dont vous n’avez pas d’idée. Quelles gens !

Vous connaissez le tendre attachement que je vous ai voué.

  1. Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. Hennin, 1825.