Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome45.djvu/66

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vous avez bien voulu me donner sur un des plus grands génies qu’ait jamais produits la Franche-Comté, Nonotte. Le mal est que beaucoup d’imbéciles sont gouvernés par des gens de cette espèce, et qu’on les croit souvent sur leur parole. Les honnêtes gens qui pourraient les écraser ne font point un corps, et les fanatiques en font un considérable. Si on ne se réunit pas, tout est perdu. Il est bien juste que les esprits raisonnables soient amis ; et votre amitié, monsieur, fait une de mes consolations.


6683. — À M. L’ABBÉ D’OLIVET.
À Ferney, 18 janvier.

J’ai voulu attendre, mon cher maître, que ma réponse[1] à votre Prosodie fût imprimée, pour vous dire en quatre mots combien je vous aime. Grâce à Dieu, nos académiciens ne tombent point dans les ridicules dont je me plains dans ma réponse, et le bon goût sera toujours le partage de cette illustre compagnie, à qui je présente mon profond respect.

Vous allez recevoir un homme[2] pour qui j’ai la plus grande estime. Au reste, je vous renvoie à M. d’Alembert pour les cu ; il les contrefaisait autrefois le plus plaisamment du monde.

Adieu ; conservez-moi les bontés dont je me vante dans ma lettre imprimée.


6684. — À M. DAMILAVILLE.
18 janvier.

Je n’ai que le temps, mon cher ami, de vous envoyer ces deux rogatons. Ils ont fait diversion dans mon esprit quand j’ai été accablé de chagrins. Envoyez-en un exemplaire de chacun à Thieriot ; il en fera sa cour à son correspondant d’Allemagne.

J’attends de vos nouvelles, mon cher ami, sur l’affaire des Sirven et sur tout le reste.


6685. — À M. DAMILAVILLE.
19 janvier.

Je n’ai rien à vous mander, mon cher ami, sinon que je suis toujours bloqué par les neiges et par les soldats ; que nous man-

  1. C’est la lettre 6652.
  2. Thomas ; voyez lettre 6625.