Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome45.djvu/79

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d’Alembert, les Thomas, vous, et quelques autres, fera périr cette vermine.

Embrassez pour moi notre cher et illustre confrère, qui est, avec vous, la gloire de notre académie.

Présentez, je vous prie, à Mme Geoffrin mes tendres respects. L’affaire des Sirven, qu’elle a prise sous sa protection, devrait être plus avancée qu’elle ne l’est ; on en a déjà pourtant parlé au conseil du roi. M. Chardon est nommé pour rapporteur. J’aurais bien voulu que M. de Beaumont vous eût consulté, mon cher confrère, sur son factum, dont le fond mérite l’attention publique ; ce sujet pouvait faire une réputation immortelle à un homme éloquent.

J’attends toujours votre Bélisaire ; il me consolera. Je suis dans un état pire que le sien, entre trente pieds de neige, des soldats, la famine, les rhumatismes, et le scorbut ; mais il faut remercier Dieu de tout, car tout est bien. Je vous embrasse avec la plus sincère et la plus inviolable amitié.

6697. — À M. HENNIN.
Janvier.

Je vous plains, mon cher monsieur, et je plains tout Genève.

Je vous prie de vouloir bien mettre ce paquet pour M. le duc de Praslin dans votre paquet pour la cour ; vous lui ferez plaisir.

On m’avait dit qu’on ne pouvait sortir de son trou sans passe-port. Je n’aime point tout ce tapage. Mes terres en souffriront. On veut écraser des puces avec la massue d’Hercule.

Je vous embrasse le plus tendrement du monde.

Voltaire.
6698. — À M. HENNIN.
À Ferney, 28 janvier.

M. de Taulès faisait tenir mes lettres à M. Thomas. J’espère, mon cher amateur des arts, que vous aurez la même bonté. Il faut épargner, autant qu’on peut, les ports de lettres aux vrais gens de lettres. M. Thomas l’est, car il a les plus grands talents, et il est pauvre. Tout Paris est enchanté de son discours[1] et de

  1. De réception à l’Académie.