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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/139

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renvoyai à M. Hennin, résident à Genève. J’écris à M. Hennin au moment que je reçois votre lettre. Il faut savoir si on a rendu à Tourte ses montres en ce cas, il faut qu’il soit condamné à les remettre au sieur Maroy, auquel elles appartiennent, et c’est à quoi M. Hennin pourrait servir.

Si les montres sont encore confisquées, je pense que Maroy pourrait, avec quelque protection, s’accommoder avec les fermiers généraux. Je présume que cette affaire ne regarde qu’eux, et qu’elle n’est point du ressort de M. le duc de Choiseul. Mettez-moi bien au fait. Toutes les choses auxquelles la bonté de votre cœur s’intéresse intéresseront toujours le mien.

Mille tendres amitiés à M. Tabareau. Je vois que votre fou de Lyon n’aimait pas les têtes puantes ; mais il ne faut pas pour cela donner des coups de couteau à un capucin, car qui tue un capucin pourrait bientôt tuer un homme.

7949. — À M. D’ALEMBERT.
7 juillet.

J’ai un petit moment pour répondre à la lettre du 2 de juillet, par le courrier de Lyon à Versoy. Il me paraît que la littérature est comme ce monde, il y a de l’or et de la fange. Vous êtes mon or, mon cher ami.

Je crois qu’il est très-convenable que le roi de Prusse souscrive, et qu’on rende à Jean-Jacques son denier ; que la conduite de ce misérable Fréron soit approfondie, et que l’on connaisse ce folliculaire qui a été si longtemps l’oracle de Mme du Deffant.

Vous êtes l’ami de l’archevêque de Toulouse[1]. Je suis persuadé que vous l’avez mis au rang des souscripteurs, puisqu’il est notre confrère ; mais ce n’est pas assez, il faut qu’il soit au rang des vengeurs de l’innocence. Toute la jeunesse du parlement de Toulouse est devenue philosophe, et j’en reçois tous les jours des témoignages évidents ; mais les vieux sont encore des druides barbares.

Mme Calas, que j’embrassai hier avec tous ses enfants, m’apprit que le procureur général Riquet avait conclu à la faire pendre, et à rouer un de ses fils avec Lavaysse. Nous avons contre nous ce procureur général de Belzébuth dans l’affaire de Sirven. Nous demandons des dédommagements considérables, et

  1. Loménie de Brienne.