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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/162

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On écrira ou l’on fera écrire au procureur général Riquet[1], soyez tranquille. La personne[2] à qui vous me priez de recommander cette affaire m’a promis tout ce qui dépendra d’elle. Cette personne doit être chère à la philosophie par sa manière de penser ; elle prêche hautement la tolérance et les vœux à vingt-cinq ans.

Fréron est un maraud digne des protecteurs qu’il a ; mais il n’est pas digne de votre colère. Je crois les Anecdotes[3] très-vraies, mais cela ne fera ni bien ni mal à ses feuilles, qui d’ailleurs vont en se décriant de jour en jour il y a plus de douze ans que je n’en ai lu une seule.

Adieu, mon cher et illustre maître ; nous avons déjà plus qu’il ne nous faut pour la statue, mais nous recevons toujours des souscriptions, car bien des honnêtes gens n’ont pas souscrit encore. Êtes-vous sur que M. le duc de Choiseul ait souscrit ? je sais que c’est son dessein, mais je doute qu’il l’ait encore exécuté. Adieu ; je vous embrasse de tout mon cœur.

7974. — À M. THIERIOT[4].
26 juillet 1770.

Mon ancien ami, il faut absolument rendre gloire à la vérité, constater les faits énoncés dans cet écrit[5], qui me paraissent tous très-vraisemblables, et faire connaître un scélérat ; oportet cognosci malos.

La Ninon de l’abbé de Châteauneuf[6] est dans son cadre ; il faut attendre que l’assemblée du Sanhedrin[7] soit finie. Sur ce je vous embrasse.

7975. — À M. D’ALEMBERT.
27 juillet.

Premièrement, mon cher philosophe, ayez soin de votre santé. Vie de malingre, vie insupportable, mort continuelle avec des moments de résurrection ; j’en sais des nouvelles depuis plus de soixante ans.

2° Vous avez sans doute l’écrit du roi de Prusse contre le Sytème de la Nature ; vous voyez qu’il prend toujours le parti de son tripot, et qu’il est fâché que les philosophes ne soient pas

  1. Voyez lettre 7949.
  2. Voyez ibid.
  3. Tome XXIV, page 181.
  4. Éditeurs, Bavoux et François.
  5. Les Anecdotes sur Fréron.
  6. Le Dépositaire.
  7. L’assemblée du clergé.