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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/384

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CORRESPONDANCE.
8231. — À M. DUCLOS.
À Ferney, 4 mars.

Si M. Duclos pense comme moi, et s’il trouve ma lettre à l’Académie convenable, je le supplie de la présenter dans la séance qui lui paraîtra la mieux disposée. Je m’en rapporte à ses lumières, à toutes les vues qu’il peut avoir, et à l’amitié dont il m’a toujours honoré. Je puis l’assurer que je n’ai jamais eu la moindre liaison avec M. Delille, que je ne lui ai jamais écrit[1], que j’ignore même s’il fait des démarches pour être reçu à l’Académie ; mais il me paraît si digne d’en être que je n’ai pu m’empêcher de dire ce que j’en pense, supposé que cela soit permis par nos statuts.

Je présente mes respects à M. Duclos.

8232. — À M. TABAREAU[2].
4 mars.

J’avoue à M. Tabareau et à M. Vasselier que je suis enchanté de l’édit[3] et du discours de monsieur le chancelier. Je pense que le roi en sera aimé davantage, et que M. de Maupeou sera couvert de gloire. Cependant on dit que, le jour de la publication de cet édit, tous les papiers baissèrent à Paris. Il me semble qu’ils devaient hausser ; mais jurisprudence n’est pas finance. Mais que les actions de la compagnie des Indes soient chères ou bon marché, cela n’empêche pas que monsieur le chancelier n’ait rendu au royaume le service le plus important.

Je vous remercie de toutes vos bontés pour ma colonie. Je ne sais ce que deviendra Versoy. Il n’y a pas d’apparence que j’y voie jamais de ville florissante. Le bibliothécaire espère vous envoyer bientôt le IVe tome des Questions. Aimez toujours un peu le vieil ermite du mont Jura.

  1. Il lui avait écrit une fois (lettre 4577).
  2. Éditeurs, de Cayrol et François.
  3. L’édit établissant six conseils.