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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome47.djvu/387

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ANNÉE 1771.

billets dans lesquels il était écrit : « Rassurez-vous, Français ! la Maintenon ne sera pas reine, nous ne lèverons pas le siége. »

La Beaumelle rapporte la même anecdote dans les mémoires qu’il a fait imprimer sous le nom de Mme de Maintenon. (Tome IV, page 109.)

Qu’on trouva l’acte de célébration du mariage de Louis XIV avec Mme de Maintenon dans de vieilles culottes de l’archevêque de Paris ; mais qu’un « tel mariage n’est pas extraordinaire, attendu que Cléopâtre déjà vieille enchaîna Auguste. » (Tome III, page 75.)

Que le duc de Bourbon, étant premier ministre, fit assassiner Vergier, ancien commissaire de marine, par un officier auquel il donna la croix de Saint-Louis pour récompense. (Tome III du Siècle, page 323.)

Que le grand-père de l’empereur aujourd’hui régnant avait, ainsi que sa maison, des empoisonneurs à gages. (T. II, p. 345.)

Les calomnies absurdes contre le duc d’Orléans, régent du royaume, sont encore plus exécrables ; on ne veut pas en souiller le papier. Les enfants de la Voisin, de Cartouche, et de Damiens, n’auraient jamais osé écrire ainsi s’ils avaient su écrire. L’ignorance de ce malheureux égalait sa détestable impudence.

Cette ignorance est poussée jusqu’à dire que la loi qui veut que le premier prince du sang hérite de la couronne, au défaut d’un fils du roi, n’exista jamais.

Il assure hardiment que le jour que le duc d’Orléans se fit reconnaître, à la cour des pairs, régent du royaume, le parlement suivit constamment l’instabilité de ses pensées ; que le premier président de Maisons était prêt à former un parti pour le duc du Maine, quoiqu’il n’y ait jamais eu de premier président de ce nom.

Toutes ces inepties, écrites du style d’un laquais qui veut faire le bel esprit et l’homme important, furent reçues comme elles le méritaient on n’y prit pas garde ; mais on rechercha le malheureux qui, pour un peu d’argent, avait tant vomi de calomnies atroces contre toute la famille royale, contre les ministres, les généraux et les plus honnêtes gens du royaume. Le gouvernement fut assez indulgent pour se contenter de le faire enfermer dans un cachot, le 24 avril 1753. Vous m’apprenez dans votre lettre qu’il fut enfermé deux fois, c’est ce que j’ignorais.

Après avoir publié ces horreurs, il se signala par un autre libelle intitulé Mes Pensées, dans lequel il insulta nommément MM. d’Erlach, de Watteville, de Diesbach, de Sinner, et d’autres