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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome48.djvu/147

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M. de Combault. Nous parlerons de cette affaire à Ferney, avec votre ami M. Le Vasseur. Je conçois que vos travaux sont bien pénibles, mais ils sont bien respectables : car, après tout, vous passez votre vie à chercher la vérité et à la trouver.

Nous vous embrassons tous bien tendrement, et nous vous attendons avec impatience.

8583. — À M. MALLET DU PAN[1].
À Ferney, 17 juillet.

Mon cher ami, vieillesse et maladie ne sont pas vice. Je vous remercie bien tard : mais celui qui vint le dernier travailler à la vigne fut placé comme le premier. Tout paresseux que je parais, je n’en ai pas été moins charmé de la profusion de connaissances que vous étalez dans votre discours[2], et de la noble hardiesse avec laquelle vous parlez. Vous irez loin[3], je vous en assure ; vous serez un des fermes appuis de la philosophie et du bon goût. Je vous souhaite toutes les espèces de bonheur. Si vous restez où vous êtes, le travail vous soutiendra ; si vous n’y restez pas, vous serez très-aimable partout où vous serez. Soyez très-sûr que je m’intéresse vivement à tout ce qui peut vous être agréable, et que personne ne vous est attaché plus véritablement et sans aucun vain compliment, que ce vieil ermite de Ferney, qui est pénétré de tout ce que vous valez et de tout ce que vous vaudrez.

8584. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
19 juillet.

Puisque vous m’avez fait tenir, mon cher ange, le discours de M. de Bréquigny[4] et sa lettre, vous permettrez que je vous adresse les remerciements que je lui dois. Ou je me trompe, ou ce serait une bonne acquisition pour le théâtre de Paris, que cet acteur, nommé Patrat, qui a joué si parfaitement Lusignan, et qui jouerait de même Azémon. Cela ne ferait

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Discours de l’influence de la philosophie sur les lettres.
  3. Il alla jusqu’à l’ingratitude envers son bienfaiteur, dont il attaqua les doctrines. (G. A.)
  4. Louis-Georges Oudard Feudrix de Bréquigny, né à Granville en 1716, mort à Paris le 3 juillet 1795, membre de l’Académie des inscriptions depuis 1759, fut reçu à l’Académie française le 6 juillet 1772. (B.)