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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

autres ; mais il est sur les prairies comme dans sa ferme. D’ailleurs ils sont en nombre suffisant, quatre pour veiller, et le cinquième pour soigner le feu.

— C’est une triste chose de s’égarer la nuit dans un pays inconnu et sauvage, dit un des plus jeunes cavaliers.

— Non, si vous êtes deux ou trois ensemble, dit un ancien. Quant à moi, je serais aussi tranquille, aussi content dans ce vallon que dans ma propre maison, si j’avais seulement avec moi un camarade pour faire sentinelle tour à tour, et entretenir le feu. Je resterais couché là pendant des heures, à contempler cette étoile brillante qui a l’air de regarder le camp, comme si elle était chargée de veiller à sa sûreté.

— Oui, les étoiles sont une sorte de compagnie quand on se trouve seul, et obligé de veiller. Celle-là est vraiment une étoile gaillarde, l’étoile du soir, ou la planète Vénus, à ce que disent les savans.

— Si c’est Vénus, dit un membre du conseil (c’était, je crois, le maître d’école aux cantiques), cela ne présage rien de bon ; car j’ai lu dans un livre que les Pawnies adorent cette étoile, et lui sacrifient leurs prisonniers. Ainsi j’aime-