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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/103

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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

rais autant ne pas la voir regarder cette partie du pays.

— Bien ! dit le sergent, vétéran des bois de la bonne roche ; avec ou sans étoile, j’ai passé plus d’une nuit, tout seul, en des lieux plus sauvages que celui-ci, et j’y ai solidement dormi, je vous le garantis. Je m’attardai une fois en passant un bois près de la rivière Tombighe, et me trouvant séparé de mes compagnons, j’allumai du feu, je mis mon cheval en liberté, et je m’étendis sur la terre. De temps en temps, j’entendais hurler les loups. Mon cheval vint se serrer contre moi, terriblement effrayé. Je le repoussai ; mais il revint, et se rapprochant toujours de plus en plus, il resta les yeux fixés sur le feu et sur moi, balançant la tête et pliant les jambes de devant ; car il était harassé. Au bout d’un instant, j’entendis un cri étrange et lugubre. D’abord je pensais que c’était un hibou ; mais il recommença, et je reconnus alors que ce n’était pas un hibou, mais une panthère.

Je me sentis un peu embarrassé ; car je n’avais pour toutes armes qu’un couteau à deux lames. Cependant je me préparai à me défendre de mon mieux, et j’empilai de petits brandons de mon foyer pour les lui jeter à la face si elle appro-