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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

chait. Maintenant la compagnie de mon cheval me rassurait. Le pauvre animal se coucha à mes côtés, et s’endormit d’extrême lassitude. Je tâchai de me tenir éveillé ; mais mes yeux se fermaient involontairement. Souvent j’étais un moment assoupi, et me réveillais en sursaut, regardant autour du foyer, et m’attendant à voir les yeux étincelans de la panthère fixés sur moi. Enfin le sommeil et la fatigue furent les plus forts, et je m’endormis profondément. Le matin, je vis les traces d’une panthère à soixante pas de mon bivouac. Ces traces étaient larges comme mes deux poings, et elle avait évidemment avancé et reculé pour tâcher de se décider à m’attaquer. Heureusement elle n’en eut pas le courage. »

Le lendemain, 16 octobre, je m’éveillai avant le jour. La lune éclairait faiblement le ravin, à travers de légers nuages ; les feux de camp étaient presque éteints, et les hommes étaient couchés auprès, enveloppés dans leurs couvertures. Au point du jour, Beatte, notre chasseur, et le jeune métis Antoine, partirent pour aller à la recherche de nos chevaux, de l’autre côté de la rivière, accompagnés de quelques cavaliers qui avaient laissé leurs fusils et leurs bagages sur