Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/109

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et à petit bruit jusqu’à un bouquet de bois qui le séparait des daims ; alors il descendit de cheval, et, se glissant autour d’un monticule, disparut à nos yeux. Tous les regards se fixèrent alors sur les daims, qui ne cessaient de brouter sans le moindre soupçon de danger. Soudain un coup de feu part, et un daim superbe fit un bond et retomba sur la terre ; ses compagnons défilèrent en un clin d’œil : à l’instant notre ligne se brisa en plusieurs places, et les plus jeunes de la bande s’élancèrent après les fugitifs. Notre petit Français, Tony, se distinguait parmi les principaux personnages de la scène, sur son gris d’argent, ne s’étant fait aucun scrupule de laisser les chevaux de bât sur leur bonne foi. Il fallut un certain temps pour rassembler au son du cor nos forces dispersées et reprendre nôtre marche.

Deux ou trois fois, dans le courant de la journée, nous fumes interrompus par des, scènes tumultueuses de ce genre. Les jeunes gens étaient tout feu en se voyant dans une contrée non explorée et si abondante en gibier ; et ils étaient trop peu accoutumés à la discipline pour se restreindre à garder les rangs ; mais le plus indocile était notre Tony : la haute idée qu’il nourrissait de ses talens supérieurs à la chasse, et le désir de